DÉVELOPPEMENT DURABLE & RSE DES MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION
Engagée depuis plusieurs décennies en faveur des enjeux environnementaux et de société, la filière minérale continue à œuvrer dans cette voie : anticipation des évolutions sociétales, réponse aux enjeux environnementaux, ancrage des activités dans le tissu local, solutions favorisant une construction durable et responsable. A cet égard, la profession fait figure de référence pour de nombreux secteurs industriels, à l’instar de ses démarches de progrès en lien avec le développement durable : Cap environnement et Label RSE.
Matériaux de construction durables : de quoi parle-t-on ?
La réputation de la richesse patrimoniale de la France est indissociable de la durabilité des matériaux minéraux. Il en existe de très nombreuses références à travers le territoire : le Mont St Michel, les arènes (Nîmes, Arles, …), les châteaux de la Loire, les grands ponts et viaducs (Ile-de-Ré, Normandie, Millau, …), le tunnel sous la Manche, et toutes les cathédrales essaimées dans les moyennes et grandes villes. Au-delà des matériaux, le savoir-faire et l’excellence française en matière de construction sont mondialement reconnus, portés par des réalisations emblématiques et la renommée des architectes et des entreprises qui les ont réalisées.
La filière réduit son impact environnemental
Concilier l’approvisionnement durable des territoires en matériaux de construction minéraux et la préservation de l’environnement constitue l’ambition première des entreprises adhérentes de l’UNICEM. Au-delà du cadre règlementaire très exigeant, la profession relève les défis environnementaux en déployant des démarches de progrès continu fondées sur l’échange de bonnes pratiques et la concertation avec les parties prenantes. Cette approche collaborative est notamment portée par l’association UNICEM entreprises engagées et ses deux démarches de progrès : Cap environnement et Label RSE
Recyclage et valorisation des ressources
L’UNICEM et ses membres ont fait du recyclage et de la valorisation des ressources leurs priorités en développant des actions visant à optimiser les gisements naturels grâce à une gestion des ressources raisonnée et adaptée aux stricts besoins des chantiers.
L’aménagement du territoire et les projets des grandes métropoles génèrent d’importants volumes de terres inertes issues des travaux de terrassement ou d’excavation, complétées par des matériaux inertes de déconstruction. Loin d’être considérés comme des déchets à éliminer, ces matériaux sont en grande majorité valorisés pour devenir une ressource précieuse pour le remblaiement des carrières selon un processus exemplaire parfaitement maîtrisé. Cette stratégie vertueuse menée par les exploitants de carrières offre aux territoires de réelles opportunités d’aménagements écologiques accueillant une riche biodiversité, agricoles ou encore récréatifs (bases de loisirs).
Dans le cadre de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), le régime de la responsabilité élargie du producteur (REP) est entré en vigueur aux produits et matériaux de construction du secteur du bâtiment (PMCB) le 1er janvier 2023. Pour répondre à cette nouvelle orientation donnée par la loi anti-gaspillage, les entreprises membres des syndicats et fédérations professionnelles représentant les industries du béton, prêt à l’emploi ou préfabriqué, des granulats, du ciment, de la pierre de construction, des tuiles et briques, ainsi que des enrobés (FIB, Routes de France, SFIC, SNBPE, UNPG), ont créé Écominéro, éco-organisme et société à mission. Cette structure a vocation à faciliter la vie des entreprises afin qu’elles remplissent leurs obligations découlant de la mise en place de la REP. Son ambition est aussi de contribuer à la transition écologique en faisant évoluer l’éco-conception des produits et matériaux de construction, le réemploi, le recyclage des matériaux, la valorisation des déchets qui en sont issus.
Pour développer encore le recyclage des déchets de chantier, les pouvoirs publics peuvent compter sur les 2 500 carrières en activité en France pour traiter et valoriser les déchets inertes du BTP. Aujourd’hui, le taux de performance de la filière « inertes » atteint 70% et le taux de recyclage (par rapport au potentiel de recyclage) 80%. Les sites d’extraction présentent des atouts majeurs : via le recyclage, ils créent de nouvelles ressources, limitent les impacts environnementaux et économiques du transport grâce au double fret, et connaissent parfaitement les besoins des marchés locaux. En tant qu’installations existantes, les carrières sont rapidement mobilisables et nécessitent peu d’investissements.
Une démarche environnementale remarquable
La préservation de l’environnement au sein et en périphérie des sites d’extraction s’articule autour de 5 enjeux majeurs : poussières, bruits et vibrations, énergie et climat, eau, déchets.
01 | Un ancrage local fort
Ressources locales par excellence, les matériaux minéraux constituent l’une des richesses patrimoniales majeures des territoires dans lesquels ils sont extraits et utilisés. Exprimant l’identité de leur région, les quelque 2 500 carrières et 2 000 unités de production de béton en France ont pour mission d’exploiter durablement cette ressource patrimoine.
Un maillage très fin de sites industriels positionne la filière minérale comme une industrie de proximité ancrée dans l’économie des territoires et en concertation permanente avec les acteurs locaux (élus, collectivités locales, entreprises, associations, ONG).
A l’origine de plus d’un million d’emplois en France, la filière minérale est un acteur majeur de la dynamique économique des territoires. Son ancrage local génère des emplois non délocalisables aussi bien en zone périurbaine qu’en zone rurale, représentant un large éventail de métiers. On estime en effet qu’un emploi en carrière génère 2 à 3 emplois dans les industries de transformation, un emploi dans le secteur du transport, un emploi chez les fournisseurs de la carrière, et permet à 90 personnes du secteur du bâtiment d’être en activité.
02 | Une logique responsable
En règle générale, les matériaux minéraux pour la construction présentent la spécificité d’être produits et consommés localement. Ces circuits courts exigent une logistique compétitive qui s’appuient sur les voies de circulation innervant les territoires : la route, mais également les voies ferrées et fluviales dont la filière est le premier utilisateur et un défenseur attentif.
La proximité des sites d’extraction ou des unités de production de béton prêt à l’emploi avec les bassins de consommation est un élément clé de la réduction des impacts liés au transport des matériaux. Au-delà de la réduction des flux de transport, le circuit court génère des emplois locaux non délocalisables et permet de maintenir des coûts de transport compétitifs (le transport des granulats double leur prix tous les 50 kms).
Pour assurer la production de matériaux nécessaires à la construction et à l’aménagement du territoire, les professionnels de la filière sensibilisent les pouvoirs publics à l’importance de positionner les sites d’extraction au plus près des pôles de consommation.
L’exploitation des sites fait l’objet d’un dialogue constructif avec les représentants du territoire et les riverains pour mettre en œuvre des actions vertueuses en lien avec le transport : plans de circulation avec zones de contournement, horaires décalés, formation des chauffeurs à la conduite en sécurité, mesures de limitation des poussières (bâchage des camions, lavage des essieux avant de sortir des sites, …)
03 | Construire avec des éco-matériaux
La véritable prise en compte des enjeux du développement durable du secteur de la construction ne peut s’analyser que sous l’angle du cycle de vie global des matériaux utilisés.
Construire avec des matériaux minéraux, c’est non seulement s’assurer d’une construction respectueuse des trois piliers du développement durable : économique, environnemental, social, mais aussi d’une gestion maîtrisée de la ressource, de boucles courtes, de bâtiments économes en énergie, d’une fin de vie faisant la part belle au recyclage et à la valorisation des matériaux.