Football, pétanque ou hippisme : quand le sport et la pierre se rencontrent en PACA
Que ce soit en milieu naturel ou dans des enceintes dédiées, la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur offre une variété d’équipements pour s’adonner à son sport favori. Leur point commun : la pierre. Performante, durable, variée, écologique, ses célèbres atouts collent parfaitement aux attentes de ces lieux publics où l’exigence est de mise.
D’Aix-en-Provence à Monaco, en passant par les confins de la garrigue et les abords de la Méditerranée, partons à la découverte d’endroits mythiques où l’accent chante, les corps transpirent et le minéral est roi !
Le ballon rond : un marché béton pour la pierre locale
L’Orange Vélodrome de Marseille : des chantiers aussi légendaires que les matchs
Indissociable de la cité phocéenne, cher aux cœurs des Marseillais au même titre que la Bonne Mère et le Vieux Port, le Stade Orange Vélodrome a subi de nombreuses rénovations et améliorations depuis des décennies. Notamment grâce aux performances du béton et de la pierre, des matériaux locaux.
C’est après le succès des Jeux Olympiques de Paris en 1924 que la France se décide à doter sa 2ème ville d’installations sportives dignes de ce nom. La Coupe du Monde de 1938 viendra accélérer le mouvement et favoriser la construction du fameux Stade Vélodrome. Il faudra alors 26 mois de travaux et déplacer plus de 25 000 m3 de terre pour voir naître le projet. La plus grosse transformation a lieu à l’aube de la Coupe du monde de football 1998, doublant presque la capacité d’accueil et faisant passer le stade de 35 000 à 60 000 places. Ainsi, 20 000 m3 de béton 100% marseillais ont permis de donner naissance aux 32 kms de gradins et 400 volées d’escaliers.
Dernière modification apportée : son toit en forme de vague, hommage à la Méditerranée, véritable prouesse technique réalisée à l’aide, entre autres, des atouts du béton armé. En effet, cette semi-couverture repose sur quatre poteaux cylindriques aux pieds en béton armé permettant d’amplifier les sons du stade sans pour autant les exposer aux vents.
Digne des plus grands chantiers de génie civil, le Vélodrome ne déroge décidément pas à sa légende : il est unique !
La Turbie près de Monaco : la performance à tous les niveaux
Vue exceptionnelle sur la Méditerranée, cadre hors norme, matériaux naturels de construction à disposition : les anciennes carrières Ortelli, sur les hauteurs de la Turbie, étaient le lieu idéal pour implanter le centre d’entrainement du célèbre club de football de la principauté voisine. Depuis 1981, cet emplacement a ainsi permis de répondre à une recherche de performance aussi bien aux niveaux sportif que fonctionnel, technique mais aussi énergétique et environnemental. En effet, la terre ayant servi pour les travaux de terrassement a ensuite pu être réutilisée pour la construction.
Plus récemment, l’ambitieux projet d’agrandir le centre de performance a dû, lui aussi, répondre à de nombreuses contraintes afin d’assurer la préservation et la pérennisation de ce site d’exception. La sécurisation de la falaise a, par exemple, été entièrement prise en charge dans le projet. Un investissement évalué à plus de 4 millions d’euros.
Pas de fin de carrière pour les carrières !
Grâce au Mud Day, la carrière Durance a tenu le bon « boue »
La carrière Durance, au nord d’Aix-en-Provence, a connu un regain de jeunesse en 2015 avec la plus folle des courses dans la boue importée d’Outre-Manche : le Mud Day. « Quand l’exploitation du site a touché à sa fin après 20 ans d’activité, une organisation locale nous a sollicités pour accueillir l’événement », explique Mathieu Kasprzak, dirigeant de la carrière. Le lieu était en effet idéal pour importer les 60 000 tonnes de boue nécessaires et ainsi donner vie à ce parcours du combattant hors du commun, mêlant épreuves aquatiques et jeux d’obstacles.
Jusqu’en 2020, ce sont plus de 11 000 sportifs qui sont venus se démener au fil des épreuves. Depuis, la société de Mathieu Kasprzak a cédé gratuitement la concession au Pays d’Aix qui l’a transformé en un célèbre lac de loisirs de quelques centaines d’hectares. Trails, Iron Man et triathlons jalonnent désormais la saison sportive du lac de Peyrolles.
Photo : ©Eurovia
Le Plan d’eau des Vannades à Manosque : 1 pierre, 2 coups
Avant de devenir un plan d’eau de 10 hectares au cœur des Alpes de Haute-Provence, le lac des Vannades a servi à la construction de l’autoroute qui relie aujourd’hui Marseille à Nice. Dès 1989, les graviers extraits dans le lit majeur de la Durance sont utilisés comme matériaux sur le chantier. La ville de Manosque a ensuite laissé ce trou se remplir naturellement. En effet, l’eau du lac des Vannades ne vient pas d’une rivière mais bien de l’eau de pluie qui s’infiltre dans le sol. En traversant les différentes couches de terre et de roches, elle se purifie et donne naissance à ce magnifique plan d’eau.
Pari réussi pour la commune qui, grâce à l’exploitation de sa carrière, s’est doté d’un lieu d’exception pour proposer de nombreuses activités sportives aquatiques à ses concitoyens.
Quelques autres sports apportent leur pierre à l’édifice…
Le gore, la star des terrains de pétanque
À la pétanque, il n’y a pas que les boules, la dose de pastis ou l’inclinaison du soleil qui peuvent faire basculer une partie endiablée. Le terrain joue également un rôle essentiel ! Ferme mais souple, compact mais pas trop, il doit permettre de laisser rouler les boules tout en les freinant dans leur élan. Et c’est le gore, roche naturelle de type micro-granitique de couleur ocre rose ou rouge, qui propose ce savant mélange.
Que ce soit pour un usage personnel ou professionnel, aménager un terrain de pétanque ne s’improvise pas. Au-delà du bon matériau, comme le gore ou tout autre gravier adapté, l’emplacement compte. En effet, il est important d’avoir une surface suffisante, dégagée de tout obstacle et bien sûr plane. Ceci implique de décaisser systématiquement le terrain sur environ 25 à 30 cm avant d’entasser les couches de granits pour obtenir le nivellement voulu. Comme le bon vin, vivant et mobile, le terrain de pétanque s’améliore avec le temps… et votre jeu aussi !
Hippodrome Borely : le plus grand bac à sable marseillais
Sable, sable fibré ou revêtement en pouzzolane, roche naturelle volcanique : l’hippodrome Borely arbore des pistes pour tous les goûts et tous les trots. Issus des carrières locales, ces sables et pierres sont dosés au gramme près, afin de proposer des sols irréprochables, où la performance est reine.
Situé en bord de mer, au pied du château du même nom, l’hippodrome a été inauguré le 4 novembre 1860 et proposait des courses sur gazon, exclusivement au galop. Le trot fut possible avec l’apparition de la piste de sable en 1963.
La qualité et la renommée de ses pistes permettent à Borély d’accueillir aujourd’hui une trentaine de réunions dont une vingtaine avec prise de paris au niveau national. De même, tous les ans, une étape du Grand National du Trot s’y déroule en mars et une étape du Défi du Galop a lieu en novembre à l’occasion du Grand Prix de Marseille.
Photo : ©Fédération Nationale des courses hippiques